lundi 31 août 2009

Qu’est-ce qui s’est vraiment passé au Honduras?
John Francis, johnedfran@gmail.com
(article donné au journal La Sentinelle dernièrement)

Malheureusement, un équipe de jeunes bénévoles de Chibougamau a du remettre leur voyage au Honduras à 2010 à cause des conflits et de l’incertitude qui existe actuellement au pays.

Ce qui a été appelé un coup d’état ne l’a pas été, mais plutôt un changement constitutionnel du gouvernement. La raison n’était pas un désir démocratique de la part du président Zelaya de consulter le peuple, mais un mépris de la constitution, et un effort apparent de commettre ce qu’on appelle en espagnol un « auto-golpe » c’est dire un coup d’état par le président lui-même face au congrès composé de membres élus par le peuple, de même que le parlement ici au Canada. Zelaya cherchait à obtenir des pouvoirs uniques pour changer la constitution à son goût. Quand la cour suprême a ordonné à l’armée de ne pas distribuer les boîtes de scrutin, et que l’armée a obéi, Zelaya s’est présenté à la tête d’une bande de partisans qui a saisi les boîtes par force. L’armée n’a pas résisté afin d’éviter un bain de sang. Éventuellement, la cour suprême du pays a ordonné l’arrestation de M. Zelaya. Au Honduras il n’y a aucun mécanisme, comme aux États-Unis, pour le congrès de faire un « impeachment » du président. Seulement la Cour Suprême peut le destituer. L’armée se trouvait dans une position difficile : emprisonner Zelaya pourrait provoquer ses partisans à recourir à la force pour essayer de le libérer. Ils ont décidé rapidement d’éviter un bain de sang et envoyer M. Zelaya en dehors du pays immédiatement, au lieu de l’incarcérer.

Le congrès des élus a confirmé le président du Congrès (ce que les Américains appelleraient « Speaker of the House »), prochain en ligne pour devenir président du pays, comme président. Tout cela sans effusion de sang – dans un des pays les plus violents de l’hémisphère occidental. Il y a immédiatement eu des manifestations de la part des dizaines de milliers de personnes favorisant cette continuation de l’ancien gouvernement, sous un nouveau président. Éventuellement il y a eu des manifestations en faveur de M. Zelaya, un grand nombre des manifestants étant venus de Nicaragua, Cuba et Venezuela. D’après des rapports crédibles venant de l’intérieur du pays, ces manifestants venant de l’extérieur étaient payés, quelques uns l’équivalent d’un mois de salaire, par jour pour manifester. (300 Lempiras).

M. Zelaya, M. Chavez de Venezuela, et quelques leaders au Nicaragua, ont appelé le peuple du Honduras à un soulèvement violent contre le gouvernement. Mais sans l’interférence de l’extérieur, la situation politique du Honduras serait assez pacifique. Depuis la déposition de Zelaya il y a eu moins de décès par violence politique que dans certaines parties de football (soccer) dans le pays. L’armée, qui n’a pas cherché à contrôler le gouvernement civil en aucun moment, est devenu l cible des pierres, des foules (renforcé par des étrangers) qui les attaquent, les insultent, et les soldats ont démontré un autocontrôle louable.

Pourquoi est-ce que les États-unis et l’Europe condamnent ce qui s’est passé? C’est qu’ils travaillent pour améliorer leur relation avec L’Amérique du Sud, et de faire disparaître leur réputation malheureuse de chercher à écraser les gouvernements de gauche. M. Chavez, de Venezuela, protecteur de M. Zelaya, devient un leader important en Amérique Latine. Il semble que la politique et la diplomatie sont plus importantes que la justice. Et ce petit pays, appauvri déjà, doit en souffrir les conséquences. Le conflit au Honduras n’est pas entre la droite et la gauche. Personnellement, mes opinions politiques sont probablement plus semblables à celles de M. Zelaya qu’à celles de celui qui l’a remplacé. Mais il s’agit d’un conflit pour éviter une dictature.

Les États-unis, L’Europe, L’Organisation des États Américains, et la Banque Mondiale, coupent les vivres au Honduras pour les forcer d’accepter M. Zelaya de nouveau comme président. Les punis, ce sont les enfants. L’hiver passé, on a appris qu’au Honduras, quatre enfants sur cinq ont faim. Parmi ces deux millions d’enfants, combien vont mourir d’une mort horrible à cause des sanctions de la part des autres pays?